jeudi 6 octobre 2011

Encore une autre tuerie de chiens dans le Nunavik

Le sujet est délicat. Nous recevons parfois ce type d'information. Trouver la bonne façon de faire état d'une tuerie de chiens nécessite beaucoup de recul et de retenue. Disons que le choix des mots ne vient pas aussi facilement que lorsqu'il est question de trouver des familles pour de beaux petits chiots enjoués.

À cause de l'absence de vétérinaires, les communautés autochtones sont continuellement au prise avec des surpopulations de chiens errants. Lorsque les meutes sont trop importantes en nombre, la nourriture devient rapidement insuffisante. Ces meutes de chiens peuvent alors constituer un risque réel pour la santé et la sécurité des habitants plus vulnérables de ces communautés. Bien que les incidents soient isolés, le sujet est bien documenté. 

La solution prisée par ce qui semble être l'ensemble des communautés du Nunavik serait de procéder à l'abattage par arme à feu de tous les chiens sans colliers. Ces tueries intermittentes seraient, la plupart du temps, commandités par les autorités locales. Les "dogcatchers" (aussi nommés "dogkillers") seraient payés autour de $10 par chien abattu.

Nous partageons ici un courriel reçu cette semaine d'une collaboratrice en poste au Nunavik. Volontairement, nous ne dévoilerons ni son nom, ni celui de la communauté visée. Nous accumulons et conservons précieusement ces informations qui, nous l'espérons, seront un jour mises à la disponibilité d'un travail journalistique.


Voici le courriel en question;
« Bonjour Cathy,

Après quelques déceptions, les dogcatchers ont fait le ménage et plusieurs chiens abandonnés ont été tués.  Nous pensions qu'ils avaient aussi tué une chienne portante, mais celle-ci s'était retirée pour accoucher.  Alors nous allons nourrir la maman et lui bâtir un shelter.
Nous vous enverrons des photos prochainement et je vous aviserai pour le nombre de cages que nous aurons besoin (nous ne savons pas encore le nombre de chiots qu'elle a eu).

Moi de mon côté je vais relancer le Manager à la ville et je continue à vacciner les chiens du village.  Vous savez, nous touchons une corde sensible avec les chiens ici, les gens gardent en mémoire la tuerie de chiens qui a eu lieu dans les années 50-60... »

André